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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 15:05

article_PSG-tribunes.jpgHooligans, Ultras, voilà deux termes que les autorités et les médias aiment utiliser dès que des violences ont lieues. Malheureusement, et comme bien souvent sur ce dossier, de tels termes mal utilisés, faussent bien des paroles, et les rendent par conséquent peu crédibles.

A tel point, que certaines personnes extérieures à toutes ces violences se retrouvent stigmatiséss, et finalement concernées, alors qu'elle ne le devraient pas.

Par conséquent, la volonté de cet article est de préciser les bases de notre blog, à savoir, les "supporters". Pour cela, il est primordial de redéfinir qui est réellement qui, et surtout, qui fait quoi!

 

 

On se basera sur les travaux de différents spécialistes, en particulier Nicolas Hourcade (sociologue spécialiste du supporterisme), qui ne cessent d'apporter des vérités, malheureusement, trop peu souvent diffusées.

Nous réaliserons donc un descriptif de ce qui a été classé comme les différents types de supporters que l'on peut trouver au sein des stades français.

 

- Les spectateurs : principalement des supporters passifs, qui participent très peu à l'ambiance, sauf sur quelques poussées quand leur équipe gagne ou joue bien. Leur première volonté est de regarder le match, et quand l'emballement le permet, pourquoi pas participer. Leurs catégories sociales sont très variées, on y trouve de tout, et il n'y a pas réellement d'études sur leurs CSP (Catégories Socio-Professionnelles), c'est ce qu'on appelle le public familial. Un public parfois fidèle mais qui n'est pas forcement engagé. Très peu de déplacement les concernent, ils sont généralement présent à domicile, et se situe dans les tribunes dites latérales, là ou les gens sont assis, et mieux placés pour regarder le match.

 

- Les Ultras : ce sont eux qui font l'ambiance dans les stades français, et plus précisémment ce qu'on appelle le "tifo".

Leur modèle? Le modèle italien. Leur volonté? Suivre, partout, toujours leur équipe, en les encourageant de la 1ère à la dernière seconde, que ce soit vocalement (chants) ou visuellement (gestuelles, tifos, animations etc.). Ils se regroupent tout le temps sous forme d'associations, qui généralement sont reconnus par leur club à travers des conventions, mais leur volonté d'indépendance vis à vis de ce dernier est un des fondements des valeurs Ultras, parmi lesquelles on retrouve, l'honneur, le soutien,la fidélité, le respect, la dignité et bien d'autres encore. Ils sont aussi très vigilants quand à l'évolution de leur club, et n'hésitent pas à contester. Que ce soit les résultats, ou bien la façon de diriger de leurs dirigeants.

Leur rapport à la violence, n'est pas leur but premier, mais elle fait partie intégrante de leurs codes, et de leurs idéaux. Sans réellement la provoquer, ils peuvent y répondre, et l'assumeront plus ou moins ensuite.

Au même titre qu'au stade, dans le fait de chanter plus fort que celui d'à côté, si jamais ils le doivent, pour défendre leur réputation, ils peuvent recourir à la violence en dehors. Mais nous le répétons, tout cela se fait plutôt en réaction, et non en action. La violence Ultra existe, mais elle n'est pas omniprésente.

Les ambiances parfois magnifiques que l'on peut trouver en France (Paris, Saint-Etienne, Nice, Marseille, Lyon ou Bordeaux), est le fait des Ultras de ces clubs, et c'est une chose indéniable que trop souvent on oublie. Tout comme les actions populaires de solidarité qu'elles organisent grâce à leur statut d'association, en partenariat avec des associations reconnues telles que le secours populaires, ou autres de maladies graves.

Leur CSP, est là aussi mixte, au détriment de ce qui peut souvent être dit (jeunes en mal de reconnaissance, personnes aux chômages etc), on y retrouve aussi bien de jeunes étudiants, que des cadres ou même des directeurs d'entreprises. Par contre, le public est majoritairement masculin, bien que certains filles ou femmes se retrouvent au sein des associations.

La localisation des Ultras se trouve au sein des tribunes populaires, là où les prix sont les moins chers, c'est à dire derrière les buts. L'accessibilité des prix, est d'ailleurs un des fondements des combats Ultras, à savoir, garder au maximum un football populaire avec des prix abordables pour tous. Ces combats, se regroupent souvent sur un plan général à une grande bataille avec les autorités, qui font l'objet de vives critiques du mouvement Ultra quand à la répression de celles-ci. Tout cela a valu la création de regroupements, de manifestation Ultras, dans le seul but de combattre ensemble certaines décisions. Chose importante à souligner, car trop souvent, parfois à tort, on oppose les Ultras de certains clubs, dans des affrontements. La solidarité fait aussi partie de ce milieu.

En résumé, ils font partie intégrante de notre football, de part leurs responsabilités quand à l'ambiance des stades, mais quelque part, car cela demande un investissement énorme que de suivre son équipe partout, toujours, pour en arriver là, il faut une certaine dose d'adrénaline, qui parfois peut s'exprimer en termes de violences.

 

- Les Hooligans/Casuals : contrairement aux deux autres, leur volonté première, c'est la violence. Mais pas une violence incontrôlée, et aléatoire, bien au contraire. C'est pourquoi nous rajoutons le 2ème terme "Casual", tant le mot Hooligan fait aujourd'hui peut. La raison? Chaque violence est stigmatisé par un tels termes, alors que son origine n'est à la base qu'une histoire de violences pures...Craquer un fumigène, lancer un projectile ou se taper dessus, est aujourd'hui décrit par ce seul terme, alors que vous allez le comprendre, dans le fond, il n'est est absolument rien.

Le hooliganisme vient d'Angleterre, et il s'exprime, dans ses valeurs fondatrices, par des affrontement prémédités entre bandes rivales. Ces bandes, appelées "Firm" en Angleterre, s'affrontent, généralement en marge des matchs, dans des endroits isolés, à l'abris des médias, dans le seul but d'affirmer sa réputation. Par là, on aurait tendance à dire, que ces personnes se servent du football pour en découdre, et que c'est un bon pretexte. Disons plutôt, que le football, leur équipe, leur bande, et tout ce qu'ils représentent, en sont finalement la  raison. En dominant les autres d'en face, on affirme notre Firm, mais aussi le club qu'elle représente. C'est, si on peut dire, une "armée" comme ils aiment bien se nommer, qui est là pour défendre la réputation du club dans la rue. On est déjà loin, dans le mode de supportérisme, mais si au même titre que les Ultras qui doivent chanter plus fort que leurs adversaires, les "Casuals" doivent taper plus fort, le tout pour une question de réputation, de son club et de sa ville, fondement identitaire de tout vrai "supporter".

Mais tout cette violence à la base, se fait de façon encadrée, avec des codes bien stricts et bien définis. On retrouve parmi eux, le fait de se battre sans armes, donc à mains nues, avec "l'interdiction" de lyncher une autre personne à terre, d'assumer ses actes, et de pas en faire part aux autorités, qu'en cas d'arrestations, ne pas porter plainte, etc.

Dans ce type de bagarre, de chaque côté on retrouve des personnes conscientes de ce qu'elles font, en aucun cas des personnes extérieures à tout ça ne sont concernés par ce qu'on appelle en France des "Fights".

Au même titre que les Ultras, leurs CSP est plutôt mixte, avec des jeunes et des moins jeunes, mais il n'existe en aucun cas, un profil type du Casual ou de l'Ultra, leurs caractéristiques varient de l'un à l'autre. Eux aussi, viennent au match, et se retrouvent là aussi dans les tribunes populaires. Si parfois, ils participent aussi à l'ambiance, ils ne le font pas de façon active, en l'organisant.

 

 

Nous venons, par cette description de vous présenter les trois types généraux de "supporters" que l'on peut retrouver au stade. Cette description a été faite dans les "règles de l'art"  dans le sens où chaque type a été définit selon ses valeurs et codes de bases. Néanmoins, si cette description était de fait au moment de l'apparition de ses mouvances, et même si elle l'est toujours aujourd'hui souvent, parfois on assiste à des dérives, et ce sont ces dérives qui conduisent à de graves problèmes.

Parce qu'en quelque sorte, que ce soit le Mouvement Ultra, ou les mouvances Hooligans, elles ne sont pas faites pour des drames, car elles doivent dans un monde parfait, respecter des codes bien précis, qui font l'honneur de tel ou tel groupe. Malheureusement, plus le temps passe, et moins les anciens, garants de ces valeurs, ont du mal à les transmettre aux plus jeunes.

Par conséquent, on se retrouve avec des dérives dramatiques, surement dues à l'évolution de ces codes de moins en moins respectés.

Là n'est pas la volonté de légitimer la violence intégrante des tribunes, simplement de la comprendre et d'y voir plus clair.

Aujourd'hui, tout s'entremêle, la politque, la société, l'économie etc., ce qui provoque de tels dérives. On perd les valeurs de bases de notre société, et cela se ressent aussi, au niveau des stades, qui rappelons le, ne sont que le reflet de notre société le temps de 90 minutes.

 

En conclusion, vous le voyez, il y a de tout, dans les stades, et les règles qui régissent un tel milieu, sont, vous pouvez vous en rendre compte, plutôt complexes. Par conséquent, quand il s'agit de violences, il est nécessaire de faire la différence entre ce qui a été fait, par qui, comment et où, afin de mieux cerner le coeur du problème.

Une fois de plus, nous le répéterons jamais ainsi, mais avant de prendre des mesures repressives, il serait bon de comprendre les rouages des tribunes pour mieux éradiquer des dérives dramatiques...

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