Depuis trop longtemps déjà, les supporters de football et plus particulièrement ce qu’on appelle les « Ultras » sont devenus une cible facile censée rassurer l’opinion publique sur la maitrise de l’Etat à gérer les stades de football français.
Après enquête, une journaliste du très connu « Envoyé Spéciale » avait constaté qu’en termes de communication, le « hooliganisme » intervenait juste après le terrorisme…je vous laisse faire le rapport très improbable entre ces deux problèmes.
La question est donc de savoir, comment en France, peut-on oser mettre un sujet tel que les supporters de football et leur soi-disant violence, derrière un fléau tel que le terrorisme qui chaque année tue des milliers de personnes, quand dans le football cela ne concerne que quelques cas isolés très rares ?
Certains vont surement se dire, attendez vous parlez d’Ultras et de Hooligans, sans réellement faire de distinguo, détrompez-vous, nous faisons la différence, sauf que les chiffres que vous communiquent l’Etat et les pouvoirs publics, eux, les confondent.
En effet, est considéré aujourd’hui comme acte de hooliganisme tout un panel de faits qui au final n’ont aucun rapport…En effet, rentrer en possession d’un fumigène, fumer des substances illicites au stade, ou bien participer à des faits de violences tels que bagarre est aujourd’hui considéré comme « acte de hooliganisme ». Ne serait-ce que de comprendre cela, c’est comprendre le malaise du football français et l’incapacité des autorités à régler un problème autrement que par une répression aveugle et illégale…
Comment peut-on considérer qu’une bagarre se situe au même niveau que fumer un « joint » au stade ? Alors oui, la loi interdit les deux, mais devrait-on pour autant punir leurs auteurs des mêmes sanctions ? Et tout le problème est là, il n’y a pas de demi mesure. Aujourd’hui, être reconnu coupable ou même présumé coupable, suffit pour vous interdire de stade pendant 6 mois, avec pointage obligatoire au commissariat deux fois par match, détruisant ainsi toute vie sociale possible.
Certains répondent aveuglement que c’est mérité, mais s’il vous plait, à ceux qui pensent cela, avant de dire qu’untel mérite ou non une sanction, comprenez les conséquences d’un pointage obligatoire au commissariat. Jaugez ensuite, en fonction de la gravité des faits, si cela mérite un tel traitement…
On vous abreuve de chiffres et d’un nombre d’interdictions de stade en hausse, censé vous faire croire que l’Etat agit efficacement contre les violences dans les stades. Comprenez que les ¾ de ces interdictions de stade sont en réalité des Interdiction Administratives de Stade, qui ne demandent aucun jugement juridique, et qui se base uniquement sur la loi du « présumé-coupable ». De plus, les ¾ de ces IAS, le sont pas pour des faits de violences, mais pour des actes de soi-disant « hooliganisme » mineur, en particulier les fumigènes. Débat fait et re-fait ici, mais les fumigènes sont un faux problème…L’Etat, la LFP, ont refusé de se montrer conciliant envers les groupes de supporters qui ne demandaient qu’à encadrer tous les craquages, avec des personnes formées au risque mineur de l’allumage d’un tel engin. Aujourd’hui ils ne font que récolter le fruit d’une répression aveugle et injuste, dépourvue de dialogue et de bon sens.
Enfin, 80% des IAS sont finalement annulées des mois après, car elles ne présentent aucune preuve de culpabilité.
Dans ce contexte ultra-répressif, il est désormais devenu impossible de vivre sa passion de supporters librement en France.
Dans quelques jours, le cabinet du Ministère de l’Intérieur, renseigné par la « Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme » dirigée par Antoine Boutonnet, va recevoir 6 Présidents de club pour discuter de faits soi-disant graves de leurs supporters. Dans le viseur, Nice, Saint-Etienne, Lyon, Montpellier, Bordeaux et le PSG, en résumé rapidement, les 5 plus gros stades et ambiance de France. (PSG, cas particulier)
En jeu, répression et répression pour des personnes qui ne connaissent absolument rien au mouvement Ultras. Leur volonté ? Trouver les motifs suffisants pour prononcer des dissolutions, des arrêtés préfectoraux, ou autre interdictions de tifos ou déplacements, qui touchent depuis quelques semaines l’ensemble du mouvement-ultra français, de Bordeaux à Saint-Etienne en passant par Montpellier. Mais aussi, obtenir l’aide et la validation de la part des dirigeants de club pour pouvoir s’immiscer dans leur politique de sécurité et ainsi mettre en place un vaste projet de nettoyage en vue de l’Euro 2016.
Ce qui a été fait à Paris et au Parc des Princes était un test grandeur nature, qui risque de se multiplier dans les mois à venir. Combien de fois l’avons-nous répété ici même. Et tous, en étions conscient, malheureusement comment lutter contre de telles décisions absurdes ?
Il est surement trop tard, car c’est un sujet sous-jacent qui pend au nez des groupes Ultras depuis déjà longtemps. Jusqu’à maintenant, ils avaient su résister, mais aujourd’hui la donne semble changer.
Généralisation des interdictions de déplacement (aller en Corse aujourd’hui est quasiment devenu impossible), prononciation d’IAS en pagaille sans faits graves constatés, arrêtés préfectoraux liberticides (pas de marseillais entre les Bouches du Rhône et l’Ile de France le dimanche 8 avril), abus de pouvoir et de force des autorités présentes au stade (CRS, SIR, stadiers), la machine est en route, et bienveillants seront ceux qui sauront s’extirper de ce contexte malsain.
Face à ça, il ne reste que deux solutions, se plier à toutes les contraintes et accepter une mort lente du mouvement-ultras français, pour devenir des spectateurs consommateurs sans ferveur, ou bien continuer de vivre pour un idéal, pour une histoire, basés sur des valeurs solides, et mourir debout, la tête haute.
Si pour nous, parisiens, cela fait deux ans que la situation dure, nous sommes attristés de voir ce sombre avenir se dessiner pour les stades français. Et même si nous étions certains, que nous n’étions que les premiers, de voir cette réalité exister est encore plus dur à accepter.
Si nous, nous ne pouvons évidemment plus rien faire, nous n’en sommes pas moins motivés et déterminés pour continuer de lutter pour cet idéal qui nous a été enlevé en mai 2010, et si cela peut suffire à donner du fil à retordre à des autorités qui nous ont « assassinés », cela suffira à notre bonheur.
Quant aux autres, il s’agit, en plus de profiter de probables derniers instants en tribune, d’essayer de tenter quelque chose, surement inefficace, mais qui montrera à la France entière, que JAMAIS la mentalité Ultras ne disparaitra…
Jetons un pavé dans la marre, une marre probablement asséchée, mais sait-on jamais….
Tout le monde sait et souhaiterait en silence qu’une manifestation géante soit une solution et une action crédible et motivante. Le succès de la seule et unique qui a vu le jour en mai 2008 nous rappelle tous au bon souvenir d’une telle démarche. Evidemment, la logistique, les autorisations et les éventuelles rivalités sont des freins à une telle organisation, mais s’il existe un ou plusieurs groupes capables de le faire, c’est maintenant ou jamais.
Les récentes menaces de dissolutions doivent être le dernier abus avant de cesser totalement et involontairement nos activités.
Choisissez une journée de boycott total et montrons leur ce qu’ils redoutent le plus, à savoir l’unité…
Face à cette unité, ils ne peuvent et ne pourront rien….
Ces dernières lignes sont évidemment utopiques, mais quand on défend un tel idéal qu’est le mouvement Ultras, nous pouvons nous permettre d’être idéaliste, car finalement, c’est tout ce qui nous reste…
Ce genre d’action est une sorte de rêve, quasiment inaccessible, mais c’est en faisant de ses rêves une réalité, que nous rentrerons dans l’histoire…
LIBERTE POUR LES ULTRAS !
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